Etape 2

22 mars 2019 Etape 2
NEJJACK - NEJJACK

Après un retour compliqué au bivouac, il n'a pas été très difficile de trouver le sommeil cette nuit ... beaucoup moins que de trouver notre tente ! Imaginez 160 équipages plus des orgas avec presque tous les mêmes célèbres tentes, qui se déplient en 2sec et se replient en ...... Passons, ce sera pour après-demain.
Bref, les gazelles savent trouver des balises au milieu de nulle part... mais une tente au milieu du bivouac, c'est plus compliqué !

Ce matin, Vero est encore réveillé avant le passage de Dominique. Au "Bonjour il est 5h", elle est presque prête, et je vais bientôt suivre. Nous avons peu de temps pour être opérationnelles. Véro place Pupuce sur la ligne de départ (aujourd'hui ce sera 8B) et recueille notre classement pendant que je prends mon petit déjeuner.
Elle me rejoindra bientôt et avec notre ligne du jour, nous pourrons fixer nos premiers points de la journée.

Si habituellement il n'y a que la balise 1 à placer, aujourd'hui nous irons au CP3 pour obtenir toutes les balises du jour.
CP1 et CP2 seront des pointages automatiques, des points de passage faciles à identifier qui nous feront traverser la ville d'Erfoud pour nous emmener à 2 heures de route sur notre terrain de jeu.
Le début de la journée se fera donc par la route. Un peu de répit pour la mécanique car aujourd'hui tout le monde sera "secoué".
Car cette étape est celle des " choux-fleurs " et se elle n'est pas un défi pour la navigation, pour le pilotage et la mécanique, c'est tout autre chose.
Les choux-fleurs sont de grosses mousses végétales, dures et caillouteuses. Des champs entiers nous attendent aujourd'hui. Il n'est donc pas question de rouler vite. Si ce n'est déjà pas l'objectif de cette course, ce sera encore moins roulant !

Nous atteindrons le CP3 sans incident et prendrons le temps de déjeuner et de poser tous nos points du jour.
Nous optons pour le travail d'équipe : Véro me donne les coordonnées, je les place et nous vérifions ensemble. Nous sommes toujours plus fortes à 2.

Après une longue pause, il est temps de repartir. Les distances vont nous paraître longues aujourd'hui pour parcourir cette boucle de 165 km en tracé ideal .
CP5 à l'extrémité nord-est est traître, nous arrivons sur un terrain chargé de crevasses et je vais chercher un bon moment à pied pour cette balise afin de préserver le compte des kilomètres . CP6, quand à lui, est bien caché dans un oued, sous les arbres, dans le sable, mais nous passons sans incident et sans dégonfler ! Véro est impressionnante dans sa maîtrise de notre véhicule et dans le sable des oueds, elle se régale malgré une pointe de stress.
Jusqu'au CP7, nous parcourons d'immenses lignes droites avec peu de repères. Heureusement, la boussole embarquée joue son rôle et nous tirons au CAP mais secoués de toute part sur ce sol plein de cailloux.

Après ... ça se complique. La fin de la journée approche, il nous reste 2 CP à valider. Nous allons passer en partie par la piste pour atteindre le CP8, c'est stratégique pour ménager le corps et surtout la mécanique.
Au CP 8, il nous reste moins d'1h45 pour atteindre le suivant. Le temps partiel nous indique 1h25, nous savons que nous mettons 30min à 1h de plus que ce temps indicatif et entre nous, une bande d'herbes à chameaux.
Refroidis par notre aventure de la veille, cette dernière balise semble impossible à atteindre. Je fatigue et hésite à rentrer directement, mais Véro ne veut pas lâcher prise, je ne veux pas la décevoir et je me ressaisi. Seulement nous ne traverserons pas les herbes à chameaux, si nous nous tanckons, nous ne l'aurons pas.

Décision est prise de contourner malgré l'immense montagne à franchir. Je sais que la balise est derrière, le bivouac aussi d'ailleurs.
La chance du débutant... peut-être, l'instinct... possible, la logique... probablement aussi, l'observation... indéniablement ! Sûrement garce à un mélange de tout cela, nous trouvons une belle piste, très roulante. Elle se dirige directement vers la montagne. La direction semble bonne, tant que la piste ne dévie pas nous la gardons. Grâce à elle, nous arrivons au sommet de cette montagne où 5 enfants nous attendent et nous applaudissent, debout sur les rochers !
Mais d'où viennent-ils ? C'est la magie du Maroc, la magie du rallye ! un des moments uniques qui vous donnera le sourire et restera gravé.

Nous réalisons que nous avons trouvé une passe ! Nous ne l'aurions probablement jamais trouvé volontairement, mais nous y sommes.
Je sais maintenant parfaitement où nous sommes et où nous allons atteindre cette dernière balise : " juste devant nous il y a le bivouac derrière cette autre chaîne de montagne, et tu vois cette montagne sur ta gauche, notre balise est à son pied, la balise est pour nous ! "
Je guide Véro à vue et nous l'atteindrons effectivement quelque temps plus tard avant sa fermeture. Il ne nous reste plus qu'à retourner au bivouac. Nous emprunterons donc la piste que nous avons laissée tout à l'heure et rentrerons facilement à la nuit tombée.

Enfin le rituel de l'arrivée: douche douche, et repas marocain... de quoi récupérer avant l'étape tant attendue de demain : Merzouga !

Classement de l'étape : 25ème, 41.08 km de pénalités
Classement général : 18ème, 53.32 km de pénalités
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